Les sondeurs 2D vont-ils bientôt finir à la poubelle comme nos vieilles cassettes, bi bop ou télé à tube cathodique ? Cela fait quelque temps que je me pose des questions sur l’avenir de cette technologie. La 2D réside sur une technologie datant de la première guère mondiale, simple de conception mais qui se révèle pourtant difficile à analyser pour les non initiés. Je lui reproche de fournir des images trop abstraites au regard des dernières technologies temps réel de Garmin et autres ‘Imaging’ qui offrent des vues quasi photographiques. La 2D a t’elle encore un avenir ? Comment la faire évoluer ? Quelles sont les alternatives ?

Le mode 2D, petit rappel

Le mode 2D (ou mode primaire) est la fonctionnalité de base proposée par la grande majorité des sondeurs.

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Couverture de la 2D selon la fréquence

Le principe de fonctionnement est simple. Une sonde émet une onde ultrasonore à une fréquence prédéfinie. Le calcul du temps aller/retour du signal indique la distance du fond ainsi que toute vie/objet dans la couche d’eau. L’écran affiche au fil du temps une représentation des reliefs et de la colonne d’eau.

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Mode 2D / Primaire

Qualités et défauts

Selon la conception du transducteur et la fréquence du signal émis, le sondeur propose généralement un cône étroit et un cône plus large pour deux utilisations différentes :

  • Le cône étroit, lié à une fréquence élevée, est utile pour analyser les reliefs du fond.
  • Le cône large, sera plus efficace dans la recherche des poissons.

L’arrivée depuis quelques années de signaux chirpés a grandement amélioré la séparation de cibles. On obtient désormais des images de meilleure qualité, avec la possibilité de mieux distinguer les poissons.

Le mode 2D est également la seule façon d’atteindre correctement les profondeurs supérieures à 50 mètres.  Les hautes fréquences sur les techno dites ‘3D’ ne permettent pas d’atteindre de grandes distances. Les pêcheurs en mer, notamment en méditerranée sont les plus sensibles à ces sujets.

« A l’arrêt vous réduisez un univers 3D à seulement 1 dimension… »

Le grand reproche de cette technologie est de représenter un univers 3 dimensions en seulement 2 dimensions. La première dimension étant la profondeur, la deuxième étant générée par le déplacement du bateau. Pire, à l’arrêt vous réduisez votre univers 3D à seulement 1 dimension… Finalement cette technologie assez basique se révèle compliquée à analyser en particulier pour les débutants. Voici quelques points reprochables:

  1. Impossibilité de savoir où se situe un poisson repéré à l’écran, devant, derrière, sur un côté ? vous détectez un banc de poissons sur un cône large de 60°  sur une profondeur est de 30 mètres. Le diamètre du cône à sa base sera de 34 mètres… bon courage pour deviner leur emplacement.
  2. Les distances affichées ne correspondent pas à la profondeur réelle.
  3. Déformation des reliefs du fond.
  4. Existence de dead zones impliquant des pertes d’informations sur les petites fosses et les zones pentues.
  5. Difficile de deviner la nature d’un obstacle.
Dead Zone d'un sondeur
La dead zone, principal défaut du 2D

Quelles alternatives ?

Citons les autres technologies.

  • Le Down Imaging/DownVü/DownVision, est une technologie impressionnante. Contrairement au mode 2D, les structures sont bien plus reconnaissables. Un parc à huîtres, un pont immergé ou un arbre couché seront impossible à reconnaître avec le mode 2D. En revanche le down imaging est peu à l’aise pour cibler les poissons. Son signal est ultra fin ce qui limite la détection des poissons.
DownImaging vs sonde 2d
Sonde 2D contre Down Imaging
  • Le 360 Imaging / Spot Light Scan, est une technologie qui peut remplacer totalement le mode 2D. La sonde offre une couverture rotative dynamique autour du bateau. La technologie peut faire penser à un bateau à fond de verre. La localisation exacte des poissons ainsi que la représentation des obstacles sur le fond seront facilement interprétables.
  • La sonde Panoptix de Garmin est une belle avancée. A l’arrêt vous obtenez une vue temps réel des déplacements de poissons ou du leurre. La sonde coûte relativement cher, la technologie est réservée pour le moment aux budgets confortables. La dernière sonde Panoptix LiveScope propose une qualité de détection des poissons et des structures assez bluffante.
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Garmin LiveVü Down

Comment l’améliorer ?

La première piste est la généralisation du FishReveal, la nouvelle fonctionnalité apportée par Lowrance lors de sa dernière mise à jour logicielle. L’idée est simple, le sondeur combine le Down Imaging avec le mode 2D. On obtient ainsi le meilleur des deux mondes: une image quasi photographique et une détection améliorée des poissons.

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Overlay Lowrance FishReveal (en rouge les poissons)

Autre piste, s’inspirer de la nouvelle sonde lançable Lowrance FishHunter 3D qui ne propose pas un seul signal avec un seul cône comme tous les sondeurs classiques. Plusieurs transducteurs émettent un petit signal sur un cône réduit pour obtenir une couverture totale large et précise.

  • Le premier avantage est de pouvoir cibler précisément la localisation des poissons, impossible avec la 2D actuelle.
  • Deuxième avantage, la représentation bathymétrique est plus précise. On peut afficher les différences de reliefs au sein de la zone couverte.
Lowrance FishHunter Directional casting
FishHunter 3D – Directional Casting

Alors on enterre la 2D ?

Une réponse de normand s’impose… ça dépend !

Pour la navigation pure, la 2D est suffisante, l’imprécision de la mesure de la profondeur effectuée en 2D est largement tolérable. Pour la pêche, c’est moins évident, voici quelques points clés :

Les points positifs :

  • Afin d’atteindre des profondeurs conséquentes, la 2D utilisée sur des fréquences basses est indispensable. Les technologies « imaging » et à hautes fréquences n’atteindront jamais les même distances à cause de l’énergie extrêmement élevée nécessaire.
  • Certaines sondes haut de gamme fournissent un cône très serré sur des basses fréquences pour les grandes profondeurs. Cela améliore la précision des mesures et minimise les dead zones.
  • Le CHIRP a redonné de l’élan à la 2D, la séparation de cible sur les bonnes sondes donne de bons résultats et un affichage plus précis.
  • La technologie 2D de base est fabriquée en série depuis longtemps, elle est accessible à toutes les bourses. Les technologies plus évoluées sont réservées aux budgets plus confortables.

Les contre :

  • Pour cartographier des profondeurs « modérées », le 2D est peu efficace car la largeur du faisceau rend imprécise la représentation des fonds. La couverture totale d’un plan d’eau peu vite devenir très longue et rébarbative.
  • La détection des poissons en verticale avec un cône large est utile mais il nous manque des informations spatiales.
  • L’identification des structures est peu aisée en 2D car leur représentation à l’écran parait totalement abstrait.
  • Sur une embarcation à l’arrêt, on n’obtient qu’une information à une dimension.
  • Sur une zone pentue ou en bord de fosse, vous avez une perte d’information à cause de la dead zone.
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Un commentaire sur « Le mode 2D est-il désuet ? »

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